A LA DECOUVERTE DE TOMBOUCTOU

Publié le par CNJM

Tombouctou, contrée lointaine, jadis cité universitaire sise auprès d’un grand fleuve où arrive l’Azalaï chargé de sel et de manuscrits est située entre les 16° latitude Nord et le 5° degré longitude ouest. Mystérieuse cité africaine du Mali dont le nom magique a embelli les rêves d’uléma, de poètes, de chercheurs, provoqué d’ardentes vocations. Ville touristique d’essence et par excellence, son pouvoir attractif puissant suscita l’engouement d’illustres voyageurs et explorateurs.

En 1353 déjà, Ibn Battouta, le globe Trotter arabe qui visita la capitale du Mali, en rentrant au Maroc passa par Tombouctou et fut un des premiers écrivains à faire mention de la ville ; "nous voyageâmes après vers la ville de Tunbuctu. Entre elle et le Nil, il y a quatre milles. La majorité de ses habitants sont des Massufa, porteurs du titham. Il y a en cette localité le tombeau du poète illustre Abu Ishak Al Saheli, il y aussi le tombeau de Siraj al Din al Kuwayk, un des grands commerçant d’Alexandrie’’.

Essadi l’auteur du Soudan cité par Delafosse (1972, 270) rapporte que dès le 14ème siècle un savant arabe du nom de El Temini arriva à Tombouctou avec avec Kankou Moussa dans l’intention de professer à l’université de Sankoré. Celui-ci s’aperçut qu’il était en retard d’une vingtaine d’années sur les jurisconsultes de la cité Soudanaise et dû retourner se perfectionner à Fès.

Au 16ème siècle Mohamed Kati mentionnait la mission culturelle qu’effectua le premier chérif Saoudien auprès d’Elhaj Askia Mohamed  plus tard Moulaye El Abbas enjoignit à Moulaye Essaqli d’aller s’établir auprès du prince.

Moulaye Es Seqli s’y rendit en l’an 1519 et sa venue parmi nous coïncida avec le moment où nous venons de commencer cet ouvrage’’. La fonction touristique de Tombouctou se renforça au 19ème avec l’arrivée massive de missionnaires et explorateurs Européens : Gordon Laing en 1826, René Caillié en 1828, Heinrich Barth en 1853, Oscar Lenz en 1880. Parmi eux seul l’allemand Heinrich Barth se livra à une véritable exploration scientifique moderne par la fécondité de ses œuvres, par l’étendue de ses découvertes et par la durée de son séjour à Tombouctou, sept mois environ.

De nos jours, Tombouctou cité bénie d’Essadi et d’Ahmed Baba continue d’exercer un pouvoir magique sur ses visiteurs par les vestiges de son université, son patrimoine architectural, ses hauts lieux historique et culturel, son artisanat original et ses mystères.

Cadre juridique et institutionnel de protection du Patrimoine :

En 1988, le Comité du patrimoine mondial procédait à l’inscription sur la liste du patrimoine mondial des mosquées de Djingareyber, de Sankoré et de Sidi Yahia, ainsi que de 16 cimetières et mausolées sis pour la plupart à l’intérieur des limites de l’ancienne ville de Tombouctou.

En 1989, les trois mosquées compte tenu de leur état de dégradation et des menaces de l’ensablement furent inscrites sur la liste du Patrimoine Mondial en péril.

La protection et la mise en valeur du patrimoine constituent un enjeu important à Tombouctou. Deux ensembles de dispositions concourent aux respects de ces objectifs :

- au plan international, il s’agit de la « Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel » à laquelle le Mali a adhéré en avril 1977.

- au plan national, il s’agit de la Loi 85-40/ AN-RN du 26 juillet 1985 relative à la protection et à la promotion du patrimoine culturel national et du Décret 92245 portant classement des villes anciennes de Tombouctou et Djenné.

Dans ce Décret, la ville ancienne de Tombouctou, (où toutes les potentialités touristiques sont concentrées), est délimitée ainsi :

a) L’ensemble du tissu ancien de la ville circonscrit dans un domaine d’environ 49 ha renferme les quartiers de Sankoré au Nord-Est, Djingareyber au Sud-Ouest, Sareikaina au Sud-Est et Badjindé à l’Est ;

b) Les mausolées situés extra-muros du tissu ancien : De plus, le Décret déclare « une zone tampon entre l’ancienne ville de Tombouctou et les nouvelles zones d’extension ». Cette zone tampon (décrétée patrimoine national) est en fait la rocade qui ceinture la première zone et dont l’emprise avarie de 25 à 40 mètres.

Un bien classé ne peut être ni détruit, ni faire l’objet de travaux de restauration ou de modification sans le consentement de l’autorité compétente qui assure le contrôle de l’exécution desdits travaux.

Le Ministère de la Culture est le principal ministère chargé des questions relatives au patrimoine culturel national puisqu’il a pour mission de veiller à la protection, à la conservation et à la valorisation du patrimoine culturel et artistique national.

La Mission Culturelle de Tombouctou, qui relève de ce ministère, est chargée du suivi de ces questions.

Mahamet Traoré

Secrétaire à la communication & NTIC

 

 

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